CONVENTION DE PARTENARIAT D’ACCUEIL DE STAGIAIRES DANS LA NIÈVRE

La préfecture ouvre grand ses portes aux stagiaires de droit

Signée le 21 janvier dernier lors de la venue à Nevers de Frédérique Vidal alors ministre de l’Enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation, une convention de partenariat permet désormais aux étudiants de l’université de Droit d’effectuer plusieurs semaines de stage dans les services de la Préfecture de la Nièvre. Une offre qui pourrait bientôt s’élargir à d’autres établissements.

« La préfecture de la Nièvre s’engage à accueillir des stagiaires issus de l’UFR Droit, science économique et politique du campus de Nevers de l’Université de Bourgogne. Ces stages peuvent intervenir en cours d’études dans les formations suivantes : L1 de droit, L2 de droit ou licence d’administration publique (niveau L3). » Voici un court extrait de la Convention de partenariat d’accueil de stagiaires en préfecture de la Nièvre signée le 21 janvier 2022 par Daniel Barnier, préfet de la Nièvre et Vincent Thomas, président de l’Université de Bourgogne.

Ce texte ratifié lors de la venue à Nevers de Frédérique Vidal, ministre de l’Enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation, marque bien la volonté de l’État, à travers la préfecture, de s’engager dans le développement de l’enseignement supérieur à Nevers.

PLUSIEURS SEMAINES D’IMMERSION AU SEIN DES SERVICES DE LA PRÉFECTURE

Grâce à cette convention, il sera possible aux étudiants de l’UFR Droit de Nevers d’effectuer des stages de plusieurs semaines à la préfecture. Une immersion pour découvrir in situ la manière dont fonctionne ce genre d’institution, mais aussi apporter leur propre vision de jeunes juristes sur certaines questions. Pablo Vassas, aujourd’hui étudiant en L2 de Droit a été l’un des premiers à profiter de ce dispositif durant trois semaines, en juin dernier : « J’en garde un très bon souvenir. Lors du stage, j’étais notamment chargé de travailler sur le programme d’action Cœur de ville. À mon poste, j’ai pu observer la manière dont les services sont organisés dans une préfecture, mais aussi la manière dont les collectivités collaborent entre elles. Et constater que ces architectures administratives, en dépit de certains préjugés, travaillent de manière efficace. Voir ce monde à l’œuvre est bien plus instructif et enrichissant que de le découvrir à travers un cours. »

Un point de vue partagé par les services de la préfecture, eux aussi satisfaits de ces nouveaux venus. Selon Deborah Markovic, tutrice de Pablo Vassas lors de son stage, « nous avons été très contents de la manière dont le stage s’est déroulé. Ces séjours étant conclus sur la base du volontariat, les étudiants sont très en recherche d’informations. Pablo avait envie de découvrir sa nouvelle structure, il s’y est bien adapté. Et puis il est toujours bon d’accueillir un étudiant dont les connaissances et la vision seront complémentaires des nôtres. »

À terme, la préfecture voudrait pouvoir accueillir de 10 à 15 jeunes chaque année, en provenance de l’UFR de Droit mais aussi, pourquoi pas, d’autres entités de l’Université de Bourgogne.

« DES STAGES POUR ENCOURAGER LES ÉTUDIANTS ET MIEUX COMMUNIQUER SUR NOS MÉTIERS »

Avant d’être préfet de la Nièvre, Daniel Barnier a notamment exercé en tant que souspréfet de Palaiseau, à quelques encablures du plateau de Saclay et de grands noms de l’enseignement supérieur français comme l’Université Paris-Saclay, CentraleSupélec, Télécom Paris, HEC et l’École polytechnique… Il nous explique pourquoi Nevers et la Nièvre ont à ses yeux tout à gagner à disposer d’un enseignement supérieur fort.

Vous n’avez jamais caché votre intérêt pour le développement de l’enseignement supérieur à Nevers… Pourquoi un tel engagement ?

Parce qu’à l’heure où Nevers et la Nièvre travaillent à développer leur attractivité, l’enseignement supérieur est un outil de développement qu’il faut encourager.
Grâce à un important essor ces dernières années, Nevers et son agglomération regroupent aujourd’hui 3 000 étudiants et forment le 2e pôle d’enseignement supérieur de Bourgogne. Il faut poursuivre en ce sens. Il est en effet essentiel de pouvoir proposer des formations de proximité notamment accessibles à des étudiants de milieux modestes qui, sans cela, arrêtent leurs études, faute de moyens pour aller ailleurs.
Nevers doit aussi encore gagner en attractivité pour retenir ses meilleurs éléments… et attirer des jeunes venus d’ailleurs. Nous disposons de formations de très bonne qualité, je pense à l’ISAT, au pôle infirmier, au PASS… Autant de filières où les résultats aux examens sont tout aussi bons qu’ailleurs, je ne manque jamais de le répéter.

Enfin, l’enseignement supérieur, c’est aussi un enjeu économique. 3 000 jeunes au cœur d’une agglomération de 65 000 habitants, ce sont des emplois en plus, de la consommation, de l’animation en centre-ville… Voilà pourquoi il faut s’investir sur ce sujet. Cette convention, valable un an et tacitement renouvelable, montre que les pouvoirs publics soutiennent pleinement l’enseignement supérieur nivernais.

Quels objectifs visez-vous à travers ces stages ?

Ces stages et plus largement cette convention doivent favoriser l’égalité des chances entre étudiants. Avec l’idée qu’il n’est pas nécessaire de sortir des plus prestigieux établissements parisiens pour décrocher des stages ou s’insérer dans le milieu professionnel. Ces séjours permettront aussi sûrement à certains étudiants de mieux cerner leurs aspirations professionnelles.

Ces immersions permettront aussi de mieux connaître vos services…

Nous pourrons en effet mieux communiquer sur ce qu’est un service public et comment cela fonctionne. Ces jeunes pourront par ailleurs nous apporter leur propre regard sur nos process et nous aider à progresser nous aussi. Nous allons enfin mettre à profit ces stages pour mieux faire connaître nos métiers, par exemple par le biais de conférences que nous organiserons pour présenter la fonction publique et comment l’intégrer.

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