TOUS LES CHEMINS MÈNENT À L’ART

FORMATION | Zoom sur l’ESAAB

Oubliez les poncifs, l’art, aujourd’hui, peut mener à tout ou presque ! Outre l’expression artistique, prônée par les écoles de beaux-arts, il existe en effet de nombreux métiers relevant des « arts appliqués ». C’est-à-dire de l’utilisation de l’art en tant qu’outil pour concevoir ensuite des objets et autres expressions du quotidien. Parmi les meilleures formations de France dans ce domaine : l’École supérieure d’arts appliqués de Bourgogne, plus connue sous son acronyme : l’ÉSAAB.

Lorsqu’un jeune lycéen annonce à ses parents qu’il souhaite faire des études d’art, une immense appréhension s’empare parfois de ces derniers. De fait, les carrières artistiques sont encore bien souvent assimilées à des parcours précaires, aux revenus incertains. Avoir à la maison un Tanguy qui peinturlure dans sa chambre pendant que les parents font bouillir la marmite… Avouons-le, ça ne fait rêver personne.

Mais qu’on se le dise, se lancer dans des études d’art, ce n’est plus, et de loin, se condamner à vivre avec d’autres artistes sans le sou à réciter des vers, groupés autour d’un poêle, en oubliant l’hiver. « Il y a quantités de carrières possibles en sortant d’une école d’art, et particulièrement d’une école d’art et de design comme la nôtre » explique Gaëlle Machuron, directrice déléguée aux formations professionnelles et technologiques de l’ÉSAAB.
« Certains de nos diplômés auront une approche artistique très large et travailleront en agences de création ou dans les services de certaines collectivités, d’autres se tourneront vers des pratiques plus spécifiques : éco-conception, métiers d’art, luxe
ou encore humanitaire. » Aujourd’hui, on peut donc sortir de l’ÉSAAB avec un diplôme de niveau bac +3 (DNMADE) ou de niveau bac+5 (DSAA) et devenir designer d’objet – pour concevoir les produits qui font notre quotidien –, designer d’espace – architecte d’intérieur, scénographe…– ou encore envisager une carrière dans le design graphique pour devenir dessinateur, illustrateur, voire concepteur numérique 2D/3D. Le titulaire du DNMADE travaillera en tant que designer indépendant, en tant
qu’artisan ou encore au sein d’une agence de communication. Quant au titulaire du DSAA, ses débouchés seront à peu près les mêmes, mais à un niveau supérieur d’encadrement d’équipe, voire de direction artistique. « Je me souviens d’une étudiante diplômée d’un DNMADE en design d’objet qui a ensuite repris un CAP en ferronnerie d’art à Varzy pour créer par la suite des luminaires, reprend Gérard Perrier, proviseur du lycée Alain Colas et directeur de l’ÉSAAB. Chacun sa voie en fait. Les débouchés sont larges… »

L’ÉSAAB, une formation à la pointe.

Et ces carrières seront d’autant plus nombreuses et intéressantes que l’ÉSAAB fait partie des écoles les plus réputées de France. L’institution neversoise a ainsi longtemps été l’une des rares en Province à délivrer le DSAA, alors que ce diplôme restait l’apanage de prestigieux établissements parisiens comme l’École Boulle, l’ENSAAMA Olivier de Serres ou l’École Estienne. « Aujourd’hui encore, continue Gérard Perrier, nous sommes parmi les seuls en France à proposer une classe préparatoire aux grandes écoles en Arts & design. » Ouverte en 2014, cette CPGE est une formation de haut niveau au domaine artistique. Elle permet à ses étudiants de postuler ensuite à l’ENS Paris-Saclay pour faire de l’enseignement mais elle ouvre aussi beaucoup d’autres voies. « En 2e année, confirme Gaëlle Machuron, les étudiants pourront candidater à l’École du Louvre, la Design Academy d’Eindhoven aux Pays-Bas, certaines autres écoles supérieures d’art françaises, à l’ENSCI à Paris ou encore à l’École du paysage de Versailles. Certains étudiants pourront enfin poursuivre dans notre DNMADE ou notre DSAA. »

Comment intégrer L’ÉSAAB ?

Le recrutement est national et les Nivernais représentent environ 20% de l’effectif total. Cela dit, la voie reste ouverte en termes de profils. Bac général, bac techno arts appliqués (STD2A), autres parcours, tous les chemins mènent à l’art et nul besoin
d’être Michel-Ange à 18 ans pour intégrer l’établissement. Selon Gaëlle Machuron, « nous attendons avant tout des candidats qu’ils aient entamé une réflexion artistique, qu’ils puissent citer des références et ainsi prouver leur intérêt pour notre univers. La motivation, voilà ce qui est le plus important. »

LES FORMATIONS ENVISAGEABLES À L’ESAAB

  • Classe préparatoire aux grandes écoles en Arts & design.
    Ce parcours dure deux ans et prépare au concours de l’ENS Paris-Saclay pour se diriger ensuite vers l’enseignement et la recherche. Cette prépa mène aussi aux concours de nombeuses autres écoles d’art.
  • Diplôme national des métiers d’art et du design (DNMADE), mention Espace, Graphisme et Objet.
    Ce parcours dure trois ans.
    De niveau bac+3, il confère à son titulaire un grade de licence qui permet par la suite de travailler ou de poursuivre sa formation, par exemple en DSAA.
  • Diplôme supérieur d’arts appliqués (DSAA)
    D’une durée de deux ans, le DSAA mène à des carrières dans le design, d’objet, d’espace ou graphique, à des postes à responsabilité.
    Le titulaire du DSAA pourra prendre la tête d’équipes ou de projets au sein d’agences ou de studios de création.
    Il est aussi possible après le DSAA de poursuivre en master design ou de se présenter au concours de l’agrégation d’arts appliqués, ou de poursuivre en doctorat.
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